Complètement SEGAGAGA
Avant d’être un jeu, SEGAGAGA est une histoire improbable, une déclaration d’amour aux fans d’un éditeur de jeux vidéo emblématique des années 80/90 et à la dernière machine de ce même constructeur de console, la Dreamcast qui vit ses derniers instants. C’est aussi les pérégrinations d’un développeur travaillant chez SEGA prénommé Tez Okano, pas vraiment pris au sérieux lors de la présentation de son projet de RPG/Simulation et contraint de le réaliser en cachette pendant 2 ans au nez et à la barbe des dirigeants de l’entreprise qui l’emploie.
SEGAGAGA c’est aussi une campagne de publicité d’un peu moins de 250,00 euros dont 150 furent utilisés par Tez Okano pour s’acheter un masque de catcheur pour aller faire la promotion du jeu, d’Akihabara aux autres stands de conventions/festivals de jeux vidéo. Un marketing à l’image de toutes les anecdotes atypiques faisant de SEGAGAGA un jeu unique en son genre, et pour cela je vous conseille de lire l’excellent dossier de 10 pages qui lui est consacré dans le numéro 11 de Pix’n Love.
Mais pour revenir au contenu du colis que je viens de recevoir, il faut savoir qu’en 2001 SEGAGAGA ne fut commercialisé en nombre limité que sur Internet (Dreamcast Direct qui devint Sega Direct) dans l’édition que vous pouvez découvrir sur les photos. Dans une grande boîte étaient inclus un T-Shirt orné du logo du jeu, un agenda incluant des informations sur le jeu, une boîte en bois intégrant 6 badges commémoratifs à l’histoire de SEGA, et le jeu dans un boîtier au format DVD. Quitte à marquer le coup et pensant que les ventes seraient anecdotiques, Tez Okano souhaitait dans un baroud d’honneur proposer un maximum de contenu pour les joueurs achetant le jeu.
Finalement, cette édition fut rapidement épuisée et SEGA ré-éditera et commercialisera le jeu dans un boîtier Dreamcast classique (voir photo ci-dessous). Il aura un honnête succès commercial mais surtout un énorme succès d’estime international auprès de la presse spécialisée et des hardcore gamers. Et puis, un jeu qui vous met dans la peau d’un fan de SEGA devant sauver l’entreprise génitrice de Sonic et autres Shinobi ne peut être qu’un bon jeu. Imaginez que SEGA ne possède plus que 3% de parts de marché quand le reste est monopolisé par la démoniaque société DOGMA (parodie de SONY), du coup la dernière solution de SEGA c’est de sonner à votre porte pour vous donner le poste de PDG. S’ensuit des phases de RPG et de gestion vous faisant voyager à travers un univers peuplé de toutes les licences phares de SEGA (Alex Kid, Golden Axe, Phantasy Star, Panzer Dragoon, etc. ).
L’humour est omniprésent (et même très décalé), alternant entre parodies de jeux PlayStation, vidéos barrées (dont certaines à bases de marionnettes filmées devant les véritables locaux de SEGA) et autres joyeusetés à débloquer (et collectionner) en finissant à plusieurs reprises le jeu. Un vrai trip pour fan de SEGA, en espérant qu’un jour l’éditeur en propose une traduction anglaise (et pourquoi pas française) sur un portail de téléchargement SONY ou MICROSOFT.