Splatterhouse: vous en voulez en gore?
Quand je vous disais il y a peu de temps que le rétrogaming restait toujours d’actualité, même indirectement grâce aux simple portages 2D (sur téléphones portables, plateformes de téléchargement genre “Console Virtuelle” sur Wii, compilations sur consoles) ou remakes 3D de vieux jeux pour machines Next Gen et/ou HD. La raison de ce revival est multiple, de la volonté d’éditeurs cherchant à partager des titres de qualité issus du patrimoine vidéoludique à un but purement mercantile en faisant du neuf avec du vieux sans effort, ou encore par manque d’idées originales en déterrant une vieille licence et en la remettant au goût du jour avec plus ou moins de réussite (un peu comme à Hollywood depuis un certain temps).
Et Splatterhouse est une licence qui revient de loin car cela fait près de 17 ans qu’aucun nouvel épisode n’était sorti. Initialement, Splatterhouse est un jeu sorti en 1988 en salle d’arcade dans lequel vous incarnez un personnage masqué (très proche visuellement du tueur de la saga “Vendredi 13″ ), vu de côté et destiné à éliminer tous les ennemis sur son passage à l’aide de ses poings, pieds et autres armes improvisées disséminées sur son chemin (planche cloutée, barre à mine). En fait, le pitch est digne d’un film d’horreur bien cliché: Rick un jeune étudiant en parapsychologie emmène sa petite amie Jennifer dans le manoir du professeur et docteur West, les choses se passent mal car Rick est mortellement blessé mais sauvé in extremis par les pouvoirs maléfiques d’un masque aztèque issu de la collection du docteur West. Ce-dernier enlève Jennifer et Rick part à sa recherche malgré l’emprise démoniaque du masque. Pour l’époque, la grande originalité du jeu était de proposer un univers graphiquement très détaillé plongeant le joueur dans un décors de film d’horreur avec monstres en tout genre, explosions de chair et de sang et autres éléments bien gore. Mais passé cette originalité, la maniabilité du personnage principal était vraiment ardue et la moindre erreur d’appréciation (saut ou collision avec un obstacle ou ennemi) devenait fatale. Avec son lot de qualités et de défauts, Splatterhouse devint rapidement un jeu culte, principalement pour son côté subversif et violent (naturellement attractif pour les jeunes joueurs de la fin des années 80).
Splatterhouse fut adapté en 1990 sur NEC PC Engine dans une version moins réussie que l’original en arcade, mais l’édition FM-Towns de 1992 lui rendra honneur sur support CD-rom. La Nintendo Famicom aura également droit en 1989 à un épisode décalé nommé “Splatterhouse: Wanpaku Graffiti” reprenant l’univers du jeu original mais avec des graphismes mignons et SD (grosses têtes et petits corps). Par la suite l’éditeur Namco sortira 2 séquelles sur SEGA Mega Drive en 1992 et 1993 pour finalement enterrer la licence. Il faudra finalement attendre début 2008 pour que Namco Bandai annonce officiellement le projet d’un reboot 3D du jeu original pour consoles PlayStation 3 et Xbox 360. Le développement du jeu sera chaotique et sa sortie maintes fois repoussée car le jeu initialement développé par le studio BottleRocket sera repris directement en interne par Namco Bandai, insatisfait du travail effectué sur le titre. Splatterhouse sortira finalement en novembre 2010.
Mais du coup, que vaut ce remake dont l’accouchement aux forceps fut plus que difficile? eh bien un jeu moyen avec de nombreux défauts, mais un réel plaisir coupable (comme avec le jeu Fist of the Northstar sur PlayStation 3 et Xbox 360). Un jeu bourrin aux graphismes inégaux, une ambiance gore et violente à souhait, le même scénario que le jeu original et pas mal de références à ce dernier, pas mal de bonus à débloquer dont le jeu original (version arcade) et les 2 épisodes Mega Drive, une bande son reprenant des morceaux de groupes de metal qui tâche… mais un jeu répétitif, et donc destiné principalement aux fans de la licence (donc moi). Je ne vais pas vous mentir, je ne dois pas être très objectif car je trouve le jeu vraiment défoulant et assez fidèle à l’esprit original de la série. Soyons réalistes, il est rare de créer un jeu grandiose à partir d’une licence moyenne (même si culte). Splatterhouse ne prétend pas être un jeu ambitieux, simplement honnête et référentiel envers le matériau d’origine, et forcément destiné aux vieux nostalgiques comme moi. Mais il fait pale figure face à un God of War III, Darksiders et autres Beat’em all blockbusters du genre techniquement irréprochables.
Donc, déjà possesseur de le version PC Engine et du 2ème épisode Mega Drive dès leur sortie (donc ce n’est pas récent), j’ai forcément craqué pour le remake Xbox 360, mais également pour le press kit difficile à trouver car parait-il produit à 666 exemplaires. Un objet vraiment collector en forme de cercueil incluant le jeu, ainsi qu’un T-shirt qui, si on le porte devant sa webcam (après s’être rendu sur le site du jeu) fait sortir de votre ventre un bras armé d’une planche cloutée grâce à la réalité augmentée. Un truc surprenant mais bien pensé et vraiment en accord avec le jeu.