Ayant reçu dernièrement 7 nouveaux jeux et une manette neuve pour ma NEC PC-FX, je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de vous toucher 2 mots sur cette console méconnue, surtout des nouvelles générations de joueurs. Rassurez-vous, je n’irai pas jusqu’à vous donner la vitesse de travail de la mémoire vive de la machine et le nom de son usine de fabrication, je n’en aurai pas les compétences et ce billet à pour vocation de rester informatif mais agréable à lire.
Donc la plupart d’entre vous connaissent le fabricant NEC principalement pour sa collaboration avec Hudson sur la mythique PC-Engine (sortie fin 1987), petite console par la taille mais à la ludothèque extraordinairement riche. A ce sujet je ne peux que vous conseiller d’écouter le podcast n°87 de Gameblog destiné à La saga PC-Engine ou d’investir dans “La bible PC-Engine” aux éditions Pix’n Love. Bref, malgré un réel succès critique et commercial avec la PC-Engine et des modèles intégrant un lecteur CD-rom les années qui suivirent furent loin d’être aussi joyeuses dans l’élaboration et la commercialisation d’une nouvelle console de salon. L’échec de la “Supergrafx” (sortie fin 1989) console de salon n’ayant eu que 5 jeux exclusifs comme ludothèque (malgré sa compatibilité avec les titres PC-Engine) obligea NEC à rebondir rapidement dans la conception d’une nouvelle machine, surtout qu’au début des années 1990 Nintendo et Sega (et le petit nouveau Sony) se préparent à bouleverser le marché avec des consoles proposant des jeux en 3D.
Hudson croyant dur comme fer dans l’évolution du jeu 2D à la 3D développe pendant plusieurs années une machine de salon sous le nom “T-28 Project” ou “Tetsujin 28″ (littéralement L’homme de fer n°28) en hommage au manga de Yokoyama Mitsuteru. Cette nouvelle console, tout comme la Supergrafx serait entièrement compatible avec la ludothèque PC-Engine et son architecture intègrerait différents processeurs gérant indépendamment sprites 2D, 3D, son, compression/décompression d’image (FMV=séquences vidéo plein écran), etc. Les premières photos dans la presse spécialisée (y compris en France) sont alléchantes, présentant entre autre des séquences de morphing entre différents visages ainsi qu’un “Super Star Soldier” modélisé en 3D. Mais les échecs commerciaux cuisants des consoles nouvelle génération Jaguar (Atari) et 3DO (Panasonic) misant tout sur les jeux 3D vont conforter NEC à ne pas valider le projet “Tetsujin 28″ d’Hudson et à lui imposer des changements hardware, voire carrément supprimer la gestion de la 3D au profit d’un processeur 2D ultra performant pour l’époque. Cette décision pas très visionnaire de NEC aura par la suite de lourdes conséquences face aux concurrentes Saturn et Playstation.
La suite est malheureusement prévisible, milieu 1994 NEC et Hudson présentent officiellement leur nouvelle console ayant pour l’occasion changé de nom, la PC-FX, machine au look surprenant de “tour” d’ordinateur familial et à la ludothèque majoritairement constituée de dessins animés interactifs et autres digital comics. Au grand dam d’Hudson, la compatibilité avec les jeux PC-Engine et la technologie 3D ayant complètement disparu de la version finale de la PC-FX, la console aura beau être commercialisée fin 1994 exclusivement au Japon, elle ne fera pas le poids face aux Sega Saturn, Nintendo 64 et Sony Playstation. Ce fut la dernière participation de NEC comme d’Hudson dans la conception d’une console de jeux vidéo, ce qui n’empêcha pas la firme à l’abeille (Hudson) de continuer à développer ses franchises phares (Bomberman, Tengai Makyou) et de nouvelles licences pour des téléphones portables et consoles concurrentes.
Un dernier détail qui confirme la frilosité de NEC à suivre l’évolution du jeu vidéo prise par ses concurrents, les boîtes de jeux PC-FX. Hudson fut avant-gardiste en proposant en 1987 à NEC pour les jeux PC-Engine des boîtiers type CD alors que les jeux étaient stockés sur des Hucards (sorte de petite carte et non un CD), là ou tous les autres concurrents rangeaient leurs cartouches de jeu dans des boîtes. La PC-FX elle, régressa en optant pour de grosses boîtes (presque aussi grosses que celles des jeux Neo Geo) bien que ses jeux soient stockés sur CD. Je ne sais si cette décision pas vraiment en harmonie avec son temps fut prise par NEC ou Hudson, mais par la suite et certainement dû à l’échec commercial de la console et à des coûts de fabrication moins justifiés, les boîtiers de jeux PC-FX furent remplacés par de simples boîtiers CD. Une chose est sûre, Hudson fut le vrai perdant dans l’histoire, car malgré de vraies bonnes idées dans les cartons (et le vrai succès commercial japonais et succès d’estime international pour la PC-Engine) NEC lui fit définitivement quitter le monde des fabricants de console de jeu vidéo.
Pour les intéressés et/ou curieux je vous conseille fortement d’aller sur l’excellent et très exhaustif site américain pcenginefx.com, une mine d’informations, photos et vidéos pour tout fan de la PC-FX.
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