Le point Full Set
Il est temps pour moi de faire un point sur ma collection car après quelques années d’investigation je viens de finir de rassembler la totalité des jeux PC Engine au format HuCard, dans le jargon des collectioneurs de jeux vidéo on appelle “full set” l’ensemble des jeux d’une machine. Bien sûr, ma passion et ma collection ne se limitent pas aux ludothèques décrites dans les 4 full sets évoqués ci-dessous, mais ayant passé une nouvelle étape dans ma collectionite aigüe, j’avais besoin de partager brièvement avec vous la raison de cette improbable quête pour ces 4 consoles mythiques.
SNK Neo Geo CD: Version “low cost” des systèmes Neo Geo MVS (dédié au marché arcade) et Neo Geo AES (version domestique) remplaçant le support cartouche par le CD-rom. La ludothèque Neo Geo cartouche si indécemment onéreuse devenait enfin financièrement accessible grâce au support CD, mais en contrepartie l’instantanéité du temps d’accès des données sur PCB fut remplacée par d’interminables temps de chargement, la faute à la vitesse x1 du lecteur CD-rom choisi pour la Neo Geo CD. Il faudra attendre une 3ème version de la console commercialisée sous le nom “Neo Geo CDZ” pour légèrement améliorer les temps d’accès via un CD-rom x2. Mais ces défauts ne m’ont jamais empêché d’apprécier cette machine à sa juste valeur, me permettant à l’époque de sa commercialisation d’avoir accès à moindre coût à une ludothèque arcade démentielle (et à la maison). Là encore, le full set japonais de la Neo Geo CD était une évidence pour moi car il incluait des titres inédits pour les marchés occidentaux, pour un total d’un peu plus de 100 titres complets ou neufs (incluant éditions limitées et quelques homebrews: Last Hope, Bang 2 Busters, Treasure of The Caribbean).
SEGA Mega CD: Accessoire complémentaire (ou add-on) à la Mega Drive lui apportant un lecteur CD-rom et stockant les jeux non plus sur cartouche mais sur support CD. En toute objectivité, le Mega CD fut surtout un fantasme, une machine pleine de promesses technologiques rarement atteintes (surtout en terme de vidéo) censées contrecarrer la victorieuse Super Nintendo et son soit-disant “obsolète” support cartouche. Mais son look ravageur dans sa version Mega CD1 japonais (et je ne parle même pas de la Wonder Mega RG-M1), ses musiques en qualité CD et sa convaincante ludothèque bien qu’inégale ont eu rapidement raison de moi. Il faut dire que j’ai toujours été fan de SEGA et de la Mega Drive, à ce niveau là l’objectivité n’est plus de circonstance. Pour ce support j’ai opté pour la réalisation du full set en version japonaise, tous les titres en ma possession sont soit complets avec leur spins card/obi, soit neufs sous cellophane pour un total théorique (sans compter les doublons) de 115 jeux.
NEC Supergrafx: C’est une évolution légèrement plus puissante de la PC Engine acceptant des jeux spécifiques à cette console au format HuCard mais également toute la ludothèque PC Engine (l’inverse n’est pas possible). Son full set n’a pas été trop difficile à réaliser car suite à l’échec commercial de la console seulement 5 titres exclusifs à la Supergrafx ont été commercialisés. Cependant les cotations de titres tels que 1941: Counter Attack, Aldynes et Daimakaimura n’ont cessé de monter ces dernières années en faisant des jeux moins accessibles financièrement, surtout que je possède les 5 jeux tant en exemplaires ouverts que neufs toujours sous cellophane.
NEC PC Engine: C’est la console des superlatifs, un look génial au design avant-gardiste car la console est minuscule et à l’image de l’innovant support de stockage des jeux (le format HuCard, fine cartouche visuellement proche d’une carte de visite), les boîtiers des jeux (au format des boîtes de CD Audio peu répandus à cette époque) incroyablement tendance associés à de somptueuses jaquettes très japonaises (voire manga), une ludothèque extraordinaire incluant de très bonnes adaptations de titres Arcade, etc. Je pourrais vous faire l’éloge de la PC Engine pendant des heures. C’est aussi le souvenir d’une époque où la console était évoquée dans les magazines Tilt, Player One ou encore l’encart console de Joystick, époque où je lisais minimum 10 fois chaque article consacré à la petite console de NEC, décortiquait chaque photo de jeu… à défaut de posséder l’inaccessible machine. Bref, aujourd’hui ce temps est révolu, la boucle est bouclée et mon rêve est exaucé puisque j’ai réussi à rassembler le full set des presque 300 titres, sans compter les différentes versions, spéciales, samples, non commerciales ou même les 15 jeux exclusifs au marché américain.
Je continue progressivement de recentrer ma collection, je me suis séparé de tous mes titres SEGA Master System, Intellivision, Atari 2600, bientôt Neo Geo AES, etc. Je m’évertue à conserver d’autres ludothèques rétrogaming chères à mon coeur de joueur (console et arcade), mais parfois il faut faire des choix car le manque de place se fait sentir, d’autant qu’elles doivent cohabiter avec les dernières générations de consoles portables et de salon. Prochaine étape: progressivement compléter ma collection Mega Drive sans chercher spécialement à accomplir le full set, mais qui sait…