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SEGA AGES 2500 Vol.11: Hokuto No Ken

By neocalimero, 21 avril 2011 20:42

Avant d’être un jeu vidéo, Hokuto no Ken (littéralement Le Poing de la constellation de la Grande Ourse) est une série de manga dessinée par Tetsuo Hara et scénarisée par Bronson qui s’étala sur 27 volumes publiés de 1983 à 1988. La grande popularité du manga engendra rapidement 2 séries TV animées (152 épisodes de 1984 à 1988), un film d’animation en 1986 et de nombreux produits dérivés dont des jeux vidéo.

Illustration pour le film Hokuto no Ken (1986)

C’est justement cette année-là (en 1986) qu’Hokuto no Ken connut 2 adaptations en jeu de rôle sur ordinateur japonais (NEC PC-8801 & Fujitsu Micro 7) ainsi que 2 “beat them all” différents sur les consoles 8bits Nintendo Famicom & SEGA MARK III (respectivement connues en occident sous le nom Nintendo Entertainment System & SEGA Master System). Par la suite la licence connaîtra de nombreuses adaptations par Nintendo sur ses consoles 8bits et 16bits (ainsi qu’un épisode sur SEGA Mega Drive), mais aujourd’hui c’est la mouture SEGA MARK III qui nous intéresse du fait qu’elle soit réactualisée dans le volume 11 de la collection SEGA AGES 2500 sobrement intitulé: Hokuto no Ken.

Boîte du jeu Hokuto no Ken sur SEGA MARK III et chapitres du jeu

En fait, une fois le jeu inséré dans votre PlayStation 2, sans aucune cinématique d’introduction (manquant cruellement) le joueur accède directement à un sobre menu proposant de choisir entre le jeu original de 1986 (SEGA MARK III) ou le remake conçu par le studio 3D AGES. Je vous conseille de procéder chronologiquement en sélectionnant la version de 1986, histoire d’être ultérieurement le plus objectif possible en jouant au remake. En lançant l’épisode SEGA MARK III, il faut bien évidemment se remettre dans le contexte d’une époque où graphiquement le meilleur du jeu vidéo sur console est dominé par la Nintendo Famicom depuis 1983, alors obsolète de 3 ans quand SEGA lance en 1986 sa console SEGA MARK III qui affiche des graphismes légèrement plus fins et plus colorés.

Premiers écrans de jeu laissant le choix entre les 2 versions d’Hokuto no Ken, puis écran titre de la version SEGA MARK III

C’est Yuji Naka (à qui l’on doit sur SEGA MARK III les jeux Spy vs. Spy, Phantasy Star ou de très bonnes adaptations d’Out Run et Space Harrier) qui programmera le jeu Hokuto no Ken sur la même machine. Le jeu sera commercialisé le 20 juillet 1986, soit presque 1 an après la sortie de la console (octobre 1985 au Japon). Il se veut assez fidèle à la première partie de l’histoire de la série TV, vous faisant prendre le contrôle de Kenshiro dans un “beat them all” classique vu de côté. Il est possible de se déplacer vers la gauche ou la droite, de s’agenouiller, de sauter et de frapper avec les pieds ou les poings. Il faut finir chaque niveau avant la fin du compte à rebours placé en haut en haut à droite de l’écran, juste à côté de votre barre de vie qui vous fait également perdre une vie quand elle est vidée par les coups de vos adversaires.

Durant 6 chapitres Kenshiro doit avancer vers la droite de l’écran, éliminer tous ses adversaires déboulant de tous les côtés entrecoupés de mini Boss. Ces derniers une fois terrassés, on accède au Boss de fin de chapitre dans un niveau fermé proposant des sprites plus détaillés (et imposants que dans le niveau précédent) pour Kenshiro comme pour son adversaire. L’aspect graphique du jeu est assez réussi pour l’époque, surtout pour les personnages du jeu.

Les décors ont beau être assez dépouillés, ils sont parfois gratifiés de plusieurs scrollings différentiels du plus bel effet mais ce sont surtout les niveaux de Boss de fin de chapitre qui profitent le plus de détails et de couleurs chatoyantes (beaucoup plus beaux que sur Famicom). Les mélodies comme les sons ne sont pas en reste et sont honnêtes compte tenu de la technologie de la machine et de l’époque, mais on reprochera aux programmeurs de ne pas s’être inspiré de la musique de la série TV.


La forme du jeu maintenant évoquée, abordons le fond. Même en se mettant dans la peau d’un joueur lambda de 1986 il faut avouer que le gameplay limité de Kenshiro n’est pas aidé par les problèmes de collision de sprites, pour frapper (et toucher) un adversaire d’un coup de poing il faut quasiment que l’ennemi soit sur vous et vous touche. Cependant, une fois ce problème analysé, j’ai su en tenir compte en adaptant ma façon de jouer et en anticipant la proximité de mon personnage avec les ennemis. C’était dans mon intérêt vu la profusion d’adversaires qui déboulent de tous les côtés. Cette phase de jeu menant au boss de fin de chapitre n’en demeure pas moins répétitive et représente 90% du niveau. Mais tout l’intérêt du jeu se situe dans l’affrontement des sous-Boss et surtout des Boss qui ne peuvent être battus qu’en découvrant des poings faibles bien particuliers, ils ne pourront être battus en les frappant aveuglément sans aucune stratégie.

Extrait du JOY JOY NEWS d'Août 1986, prospectus promotionnel évoquant les nouveaux jeux sur SEGA MARK III (dont Hokuto no Ken)

Pour quelqu’un de psychologiquement prêt à jouer à un jeu 8bits de 1986, Hokuto no Ken possède un certain charme, de surcroît décuplé si le joueur est fan du manga ou de la série TV éponymes. Comme je le disais précédemment, l’affrontement des Boss et sous-Boss est l’intérêt principal du jeu et malgré les phases répétitives où Kenshiro rencontre sur son chemin des ennemis basiques, il faut savoir que le jeu se finit en 20 minutes si vous connaissez les points faibles des Boss. Bien évidemment, pour terminer le jeu en aussi peu de temps il faut contrôler Kenshiro avec dextérité et avoir fait de nombreuses parties pour découvrir le talon d’Achille de chaque Boss.

Contenu de la boîte du SEGA AGES 2500 Vol.11: Hokuto no Ken

Passons désormais au remake (conçu par le studio 3D AGES) du jeu sorti sur SEGA MARK III en 1986, mais rappelons également qu’au Japon la collection SEGA AGES 2500 est volontairement une gamme “low price” (petit prix) positionnée en prix de vente à 2500 yens (environ 20 euros). En sollicitant 3D AGES pour le développement des remakes de cette collection, il est évident que SEGA n’avait pas l’intention de leur allouer un budget digne d’un Shenmue ou tout autre blockbuster (surtout sans pouvoir prévoir à l’avance le nombre de volumes à sortir). Je persiste à croire que l’argent ne fait pas tout, surtout sans talent ni bonnes idées, et j’avoue que le résultat en dents de scie des remakes des 10 volumes précédents me laissait dans l’expectative.

Captures d'écran de la page d'accueil du remake conçu par 3D AGES

Comme je l’expliquais plus haut, un menu permet de choisir entre le jeu original et le remake, ce dernier choisi, après un premier loading on accède à une page d’accueil sobre proposant “New Game”, “Load Game” et “Options” (”Battle Mode” n’apparaissant qu’après avoir fini le jeu). Malheureusement, après avoir appuyé sur START pour lancer une nouvelle partie, aucune cinématique à l’horizon, juste des pages de textes expliquant sur un fond sonore le contexte de l’histoire, les motivations de notre héros Kenshiro puis le titre du chapitre/niveau. La partie commence enfin et l’on rentre immédiatement dans le vif du sujet avec un “beat them all” vu de côté (à l’image du jeu original), cependant 3D AGES a opté pour une technique proche de la “3D Cell Shading” (assez réussie) pour modéliser les personnages. Les décors mêlant 2D et 3D sont fidèles à l’ambiance visuelle de la série, même s’ils sont un peu dépouillés (mais je vous rappelle que Kenshiro évolue dans un monde apocalyptique terne et crasseux), et l’ambiance sonore est juste excellente car elle reprend les musiques originales de la série TV (autant que les bruitages).


Mais il y a un “mais”. On peut se dire que 3D AGES en développant ce remake a voulu rendre hommage au jeu original en reproduisant son gameplay rigide et la collision des sprites approximative. Mais en regardant l’ensemble général du remake on constate surtout que 3D AGES a soit fait preuve de paresse, soit de manque de talent ou de bonnes idées pour réactualiser cet épisode. Et même dans l’état actuel du jeu, il aurait été appréciable (pour compenser la déception du joueur) de rajouter des bonus du genre numérisation de la notice et de la boîte d’origine, interview des développeurs (Yuji Naka est quand même à l’origine  de Sonic sur Mega Drive et fut à la tête de la Sonic Team jusqu’en 2006), croquis préparatoires, publicités, etc. Mais les bonus sont juste inexistants, seul le “Battle Mode” apparait sur la page d’accueil quand vous avez fini le jeu, mode permettant de choisir un boss comme adversaire ainsi qu’un décors. Mais cela n’a aucun intérêt car après avoir fini le jeu, votre sauvegarde vous permet de sélectionner votre chapitre, et comme le jeu se finit en 40 minutes, inutile de vous préciser que les niveaux sont courts.

Captures d'écran du remake conçu par 3D AGES

Les seuls petits “plus” ingame par rapport au jeu original sont l’ajout d’une jauge de furie ainsi que l’apparition de plusieurs technique de “coups spéciaux” (situés en bas de l’écran) sélectionnables avec les gâchettes L1 et R1. A part cela, on peut également remarquer qu’à un moment le joueur contrôlera Rei et Toki à la place de Kenshiro. C’est une réelle déception, même si le jeu ne coûte que 2500 yens, il y avait matière à proposer un remake basique comme le jeu original mais plus fourni dans la forme (visuellement en tout cas), dans le gameplay et dans le contenu additionnel. Les personnages sont animés comme des pantins, les coups portés laissent apparaître à l’écran des tâches de sang mais jamais d’explosions de corps comme dans la série. Le seul point positif du jeu est son ambiance sonore ainsi que sa relative fidélité chronologique par rapport à l’histoire originale m’ayant poussé à aller jusqu’à la fin du jeu (pour lequel j’espérais un miracle).


Ce SEGA AGES 2500 Vol.11 est “marketé” pour les fans de la série ou les nostalgiques de la version SEGA MARK III, mais au final le jeu est vide de tout contenu censé satisfaire la clientèle qui est visée, et qui aurait pu compenser les faiblesses du remake. Il faut noter que la notice (au passage dénuée de toute illustration et ne faisant que 11 pages) est accompagnée d’une fiche “technique” perforée destinée au classeur qui était offert avec SEGA AGES 2500 Vol.01 (Phantasy Star generations:1). Mais ce Hokuto no Ken est aux antipodes de la profusion de contenus inclus dans les Volumes 25 (Gunstar Heroes: Treasure Box), 29 (Monster World: Complete Collection) ou encore 32 (Phantasy Star: Complete Collection). Un jeu à trouver à tout petit prix ou juste pour le collectionneur désireux d’obtenir le fullset SEGA AGES 2500.

N’oubliez pas d’aller faire un tour sur ma page dédiée à la collection SEGA AGES 2500

Voici un récapitulatif des informations principale de ce SEGA AGES 2500 Vol.11

Quelques liens utiles:

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